Pour vous, qu’est-ce que le mot « ergonomie » évoque ?
« Ergonomique » est souvent un qualificatif utilisé à toutes les sauces. Peut-être que cela vous fait penser à de petits articles de la vie quotidienne telle une brosse à dent ou une pelle dite ergonomique, ou encore une chaise de bureau futuriste et dispendieuse, ou tout autre équipement auquel le mot « ergonomique » a été attribué. Il y a de quoi s’y perdre. Laissez-moi clarifier le tout.
La définition du mot « ergonomie » est, selon l’International Ergonomic Association (IEA):
L’ergonomie (ou Human Factors) est la discipline scientifique qui vise la compréhension fondamentale des interactions entre les humains et les autres composantes d’un système, et la profession qui applique principes théoriques, données et méthodes en vue d’optimiser le bien-être des personnes et la performance globale des systèmes – Les praticiens de l’ergonomie, les ergonomes contribuent à la planification, la conception et l’évaluation des tâches, des emplois, des produits, des organisations, des environnements et des systèmes en vue de les rendre compatibles avec les besoins, les capacités et les limites des personnes.
Retenons que l’ergonomie vise à optimiser le bien-être des utilisateurs et la performance des outils qu’ils utilisent afin que l’équipement s’adapte à l’homme, et non le contraire. Alors, comment peut-on savoir que l’équipement est ergonomique ?
Il y a un critère définissant qu’un item est réellement ergonomique. Ce critère est très simple : l’équipement doit permettre des réglages afin de s’adapter à son/ses utilisateur/s. Un design adapté à la morphologie humaine est certes important. De surcroît, la conception des objets ainsi que des espaces doit être pensée en fonction de ses futurs utilisateurs. Toutefois, il existe une telle variété de dimensions corporelles, d’anthropométrie*, qu’une excellente conception ne peut pas convenir à tout le monde : les petits, les grands, les plus costauds, les poids plumes, les handicapés, les enfants, etc. Choisir une chaise, une table, ou tout autre équipement, pour une personne moyenne convient à tout le monde en théorie, mais à personne en réalité. A contrario, un équipement réglable pourra être adapté à la morphologie de la majorité des utilisateurs. Si vous voulez approfondir le sujet, je vous invite à consulter un article de la CFST en cliquant ici.
Appliquons à présent les principes d’ergonomie à un bureau paysager, soit un open space. Idéalement, l’espace aura été pensé pour et avec les personnes qui l’utiliseront dès le départ. C’est ce qu’on appelle l’ergonomie de conception. Si vous voulez en apprendre davantage à ce sujet, je vous réfère à un autre article en cliquant ici. Une conception respectant les principes d’ergonomie permettra d’éviter de devoir effectuer des corrections coûteuses a posteriori.
Le mobilier d’un open space où de nombreuses personnes utiliseront le même équipement devrait permettre un maximum de réglages. La chaise devrait être réglable au niveau de la hauteur, de profondeur et de l’inclinaison d’assise. Le dossier devrait comporter un support lombaire et être réglable en hauteur et en inclinaison. S’il y a des accoudoirs et/ou un appui-tête, ils devraient également être réglables. Il y a donc une multitude de possibilités de réglages possibles pour faire en sorte qu’une simple chaise aide son utilisateur à adopter des postures neutres et alignées**. Pour un excellent résumé des réglages d’une chaise, cliquez ici. A toutes ces considérations s’ajoutent les règles de sécurité et les spécificités de chaque entreprise, sans compter les aspects plus subjectifs tels que le confort, ou l’esthétique.
L’ergonomie n’est donc pas simple. Il faut tenir compte de nombreux éléments et trouver le meilleur compromis. C’est ce qui rend le métier d’ergonome intéressant ! Si vous devez retenir une chose à propos de cet article, souvenez-vous que l’équipement autant que les espaces doivent permettre un maximum de réglages afin de s’adapter aux utilisateurs. Un aménagement ergonomique favorise à long terme le maintien de la santé de ses utilisateurs, c’est pourquoi il est réellement pertinent.
En terminant, si vous souhaitez approfondir davantage le sujet, et obtenir des réponses à des questions telles que les obligations légales en matière d’ergonomie, quand et comment intégrer l’ergonomie dans votre entreprise, je vous invite à consulter la publication de la SUVA en cliquant ici.
N’hésitez pas à me contacter, je demeure à disposition pour toutes questions.
* Anthropométrie : mensuration du corps humain et de ses différentes parties. Il existe des tables anthropométriques qui prédisent les longueurs de jambes, de buste, de bras, etc. pour tous les gabarits. Par exemple, les personnes les plus menues se situeront dans le 5e percentile alors que les géants seront dans les 95e percentile. L’anthropométrie est utile en ergonomie pour estimer les plages de réglages que devra respecter l’équipement pour convenir à un maximum de personne.
** Posture neutre et alignée : mieux qu’une prétendue « bonne posture » rigide, la posture neutre et alignée prônée en pilates favorise l’alignement optimal des articulations et le maintien de leur intégrité à long terme.